Analyse de quelques programmes particuliers
Analysons quelques logiciels usuels selon les six piliers présentés précédemment :
Un traitement de textes
- Le traitement effectué par l'ordinateur :
- Capture du texte saisi.
- Restitution du texte à l'écran.
- Calcul de la place prise par un mot en fonction de la police et de la taille choisie.
- Calcul de la place prise par un paragraphe sur une page.
- Vérification de l'orthographe.
- Traitements spécifiques à l'utilisateur tels des macros fonctions.
- Les données volatiles :
- Mémorisation de la dernière action pour pouvoir l'annuler.
- Mémorisation du contenu d'une table des matières.
- Les données persistantes :
- Mémorisation du document dans un fichier.
- Mémorisation de la personnalisation du traitement de texte par l'utilisateur.
- L'interface entre l'utilisateur et le traitement textes :
Elle est de première importance puisque l'utilisateur désire avoir une représentation What You See Is What You Get (WYSIWYG) de son document. Elle repose donc sur une Interface Homme-Machine (IHM).
- L'interface entre les autres programmes et le traitement de textes :
- Sur les plates-formes Windows elle s'effectue surtout sous la forme de composants Object Link Embedded (OLE) dont le but est d'incorporer un sous-document dans le document de traitement de textes.
- Sur les plates-formes MacOs elle s'effectue par des mécanismes de composants OpenDoc dont le but est également d'incorporer un sous-document dans le document de traitement de textes.
- L'interface entre les autres ordinateurs et l'ordinateur où fonctionne le traitement de textes.
Sauf dans le cas d'une gestion électronique de documents, ce type d'interface n'intéresse pas directement le traitement de textes. Celui-ci utilise plutôt des fonctionnalités découlant de ce type d'interfaçage entre les systèmes d'exploitation des ordinateurs, telles le partage de fichiers ou le partage d'imprimantes.
Un tableur
- Le traitement effectué par l'ordinateur :
- Calcul des valeurs des formules.
- Calcul de la position d'une cellule sur la feuille de calculs.
- Traitements spécifiques à l'utilisateur tels des macros fonctions.
- Les données volatiles :
- Mémorisation de la dernière action pour pouvoir l'annuler.
- Mémorisation des résultats des calculs intermédiaires.
- Les données persistantes :
- Conservation de la feuille de calculs dans un fichier.
- Conservation de la personnalisation du tableur par l'utilisateur.
- L'interface entre l'utilisateur et le tableur.
Elle est de première importance puisque l'utilisateur avoir une représentation claire de sa feuille de calculs et de ses formules. Elle repose donc sur une Interface Homme-Machine (IHM).
- L'interface entre les autres programmes et le tableur :
- Sur les plates-formes Windows elle s'effectue surtout sous la forme d'Dynamic Data Exchange (DDE).
- Sur les plates-formes Motif elle s'effectue par des mécanismes de communication basés sur des Global Atoms et des mémoires partagées.
- L'interface entre les autres ordinateurs et l'ordinateur où fonctionne le tableur.
Sauf dans le cas d'une gestion électronique de documents, ce type d'interface n'intéresse pas directement le tableur. Celui-ci utilise plutôt des fonctionnalités découlant de ce type d'interfaçage entre les systèmes d'exploitation des ordinateurs, telles le partage de fichiers ou le partage d'imprimantes.
Un gestionnaire de base de données
- Le traitement effectué par l'ordinateur :
- Calcul de l'habilitation d'un utilisateur.
- Ajout, suppression ou mise à jour effectives des données persistantes.
- Traitements spécifiques à l'utilisateur tels des procédures stockées.
- Les données volatiles :
- Mémorisation des plans des dernières requêtes.
- Mémorisation des dernières données accédées.
- Mémorisation de l'état d'une session.
- Les données persistantes :
- Conservation des données de la base.
- Conservation des habilitations.
- Conservation de la composition de la base de données.
- L'interface entre l'utilisateur et le gestionnaire de bases de données.
Elle peut être très simpliste sous la forme de questions - réponses écrites dans un langage de requêtes Sql basée sur l'entrée-sortie standard. Mais cela se fait de plus en plus rare.
Elle repose désormais sur une Interface Homme-Machine (IHM) qui a été épurée et standardisée. Ce sont les grilles transactionnelles offrant à l'utilisateur une haute capacité de réaction.
- L'interface entre les autres programmes et le gestionnaire de bases de données.
L'interface est généralement propriétaire telle les Oracle Call Interface (OCI) de la société Oracle. Néanmoins, des interfaces normalisées commencent à être bien utilisées, d'autant plus quelles sont de plus en plus complètes et efficaces. Il s'agit par exemple des Odbc disponibles sur les plates-formes Windows et Unix.
- L'interface entre les autres ordinateurs et l'ordinateur où fonctionne le gestionnaire de bases de données.
Cette interface est primordiale pour les gestionnaires de bases de données modernes. Elle généralement propriétaire telle Oracle Net d'Oracle ou Inet d'Informix. Cependant il existe des interfaces qui ne sont pas dédiées à un gestionnaire telles Tuxedo de BEA System.
Un navigateur Internet
- Le traitement effectué par l'ordinateur :
- Interprétation d'une page Hyper Text Markup Language (HTML).
- Mise à jour l'interface.
- Appel d'une appliquette.
- Les données volatiles :
- Mémorisation des pages Hyper Text Markup Language (HTML) précédemment consultées.
- Mémorisation de la partie de la page Hyper Text Markup Language (HTML) actuellement affichée.
- Les données persistantes :
- Conservation des cookies dans des fichiers.
- Conservation de la personnalisation du navigateur par l'utilisateur.
- L'interface entre l'utilisateur et le navigateur.
Elle repose sur une Interface Homme-Machine (IHM) qui a été épurée et standardisée en vue de gommer ses spécificités par rapport aux autres Interface Homme-Machine (IHM).
- L'interface entre les autres programmes et le navigateur.
L'interface est une pièce maîtresse du navigateur puisqu'une page Hyper Text Markup Language (HTML) incorpore généralement des contrôles externes sous formes d'appliquettes Java ou de contrôles ActiveX.
- L'interface entre les autres ordinateurs et l'ordinateur où fonctionne le navigateur.
Cette interface est une fonction de base du navigateur puisque son objet est justement de papillonner d'ordinateur en ordinateur. Elle repose sur des protocoles tels Hyper Text Markup Language (HTML) qui est disponible uniquement sur Internet exploité selon le protocole Transport Control Protocol/Internet Protocol (TCP/IP).
Un outil de développement
- Le traitement effectué par l'ordinateur :
- Saisie du fichier source, mais cela peut être fait de façon externe.
- Compilation du fichier source en un exécutable.
- Mise au point de l'exécutable, mais cela peut être fait de façon externe.
- Traitements spécifiques à l'utilisateur tels des macros fonctions.
- Les données volatiles :
- Mémorisation de la partie du fichier source actuellement affichée.
- Mémorisation des étapes de la compilation.
- Mémorisation des erreurs suite à la dernière compilation.
- Les données persistantes :
- Conservation des sources dans des fichiers.
- Conservation d'un compte rendu de compilation dans un fichier.
- Conservation de la personnalisation de l'atelier de développement par l'utilisateur.
- L'interface entre l'utilisateur et l'outil de développement.
Elle peut être uniquement basée sur l'entrée-sortie standard, surtout sur les serveurs Unix. Mais cela se fait de plus en plus rare. Elle repose désormais sur une Interface Homme-Machine (IHM).
- L'interface entre les autres programmes et l'outil de développement.
Généralement, un outil de développement est fermé : un autre programme ne peut communiquer avec un outil de développement. Un rare type de communication parfois constaté est lorsque l'outil de développement de haut niveau utilise d'autres outils de développements de bas niveau. Par exemple, un Langage de Quatrième Génération (L4G) utilise un compilateur d'un Langage de Troisième Génération (L3G).
- L'interface entre les autres ordinateurs et l'ordinateur où fonctionne l'outil de développement.
Généralement, un outil de développement concerne un unique ordinateur. Cependant, il existe des outils sophistiqués permettant le développement croisé (cross-compiling) et la mise au point à distance (remote debugging).
Un logiciel de comptabilité
- Le traitement effectué par l'ordinateur :
- Ventilation des écritures.
- Calcul des balances et des agrégats.
- Impression des journaux comptables.
- Les données volatiles :
- Mémorisation des calculs temporaires.
- Mémorisation des étapes de saisie de l'opérateur.
- Les données persistantes :
- Conservation des écritures.
- Conservation des balances.
- Conservation des habilitations.
- L'interface entre l'utilisateur et le progiciel de comptabilité.
Elle est généralement très poussée permettant d'offrir des fonctionnalités orientées métiers à des utilisateurs ayant pratiquement pas de connaissances en informatique. Elle repose sur une Interface Homme-Machine (IHM) spécialisée : des grilles de saisies, de mises à jour ou de consultations offrant à l'utilisateur une haute capacité de réaction.
- L'interface entre les autres programmes et le progiciel de comptabilité.
Généralement, un progiciel est fermé : il est rare qu'un autre programme puisse communiquer avec lui. En revanche, ce progiciel permet généralement à un autre outil de produire des données persistantes à destination de ce progiciel ou d'exploiter les données persistantes du progiciel par un autre outil.
- L'interface entre les autres ordinateurs et l'ordinateur où fonctionne le progiciel de comptabilité.
Cette interface n'est généralement pas une fonction du progiciel. Elle est induite par l'interfaçage des systèmes d'exploitation entre les ordinateurs ou de l'interfaçage entre les ordinateurs des bases de données qu'ils utilisent.